CONSTRUCTION NEUVE ET RÉPARATION DE CYLINDRES DE LOCOMOTIVES À VAPEUR
Les locomotives à vapeur réparées dans notre entreprise INTERLOK arrivent souvent avec des cylindres qui sont incomplets et en mauvais état. La réparation de ces cylindres nécessite un grand savoir-faire technique. Dans certains cas, des cylindres complètement neufs doivent être fabriqués.
- RÉPARATION DE CYLINDRES
Sur la locomotive à vapeur à voie étroite O+K pour un client allemand, la paroi d'un cylindre était tellement mangée par la corrosion qu'un grand trou s'ouvrait dans le cylindre. La révision mit en oeuvre un procédé ardu de dépôt de matière. Le cylindre fut chauffé, enterré et maintenu à température constante. Avec une électrode spéciale d'environ 2 mètres de longueur, le soudeur déposa avec précaution, de l'extérieur vers l'intérieur, des couches de métal concentriques, jusqu'à ce que le trou soit refermé. Le refroidissement se fit également lentement et de façon contrôlée pendant 48 heures. Le deuxième cylindre pour cette locomotive fut fabriqué complètement neuf.
Photos : Michael Horst (2); Hermann Schmidtendorf (1)
Ces images montrent le montage d'un cylindre de construction neuve sur le chassis d'une locomotive à voie étroite.
Fotos:HFS
Alors que les blocs-cylindres des locomotives à vapeur étaient jadis des pièces de fonderie, ils sont aujourd'hui produits en construction mécano-soudée chez INTERLOK. La raison en est que les anciens moules n'existent plus. Pour la réparation d'une seule locomotive d'un type donné, il ne serait pas économique de réaliser de nouveaux moules pour couler la pièce dont on a besoin.
La technique de fabrication de cylindres en construction mécano-soudée fut développée déjà dans les abbées 30. C'est ainsi que E. MONIER, chef technologiste des ateliers ferroviaires de Périgueux, publia dans le numéro de janvier 1938 de la revue "RAILWAY GAZETTE" un article sur la construction neuve de cylindres pour la série de locomotives à vapeur 141 du chemin de fer P.O.-Midi. Le dessin tiré de cet article montre la complexité du travail constructif.
Les cylindres de construction neuve fabriqués chez INTERLOK en construction mécano-soudée sont eux-aussi le résultat d'un processus de fabrication complexe. Ainsi, les cylindres neufs fabriqués pour la locomotive à vapeur Ec 3/5 N° 3 de la Mittel-Thurgau-Bahn MThB (Suisse) sont constitués de 42 pièces (voir photos de Ryszard Smulkowski ci-dessous). Tout d'abord a lieu la construction des composants du cylindre. Tous les cordons de soudure prévus doivent faire l'objet d'un calcul de résistance. Pour chaque cordon de soudure, une technique de soudage fixant entre autres l'épaisseur et le type d'électrode utilisée ainsi que la position de soudage doit être déterminée. Les travaux de soudage ne sont pas accomplis sur le chassis, ce n'est qu'une fois terminé que le cylindre est monté sur le chassis. Immédiatement après les travaux de soudage, le cylindre neuf est soumis à un traitement thermique dans un four spécial ("recuit de détensionnement"). On obtient ainsi que tout le cylindre atteigne une température uniforme - comme sur une pièce de fonderie - si bien que ses contraintes propres disparaissent. Le refroidissement se fait lentement et de façon contrôlée par la programmation du four - en fonction des prescriptions de la technique de fabrication. Ce n'est qu'après refroidissement complet que le cylindre est soumis à l'usinage habituel (tournage etc.).
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